Mardi 20 février, aux abords de Vesoul, une trentaine d’agriculteurs ont organisé une intervention musclée afin de protester contre le faible prix d’achat du lait pratiqué par Lactalis. Vers 23 heures, ils ont interrompu la route à un camion-citerne Lactalis, d’une capacité supérieure à 20 000 litres, terminant sa tournée à Dampierre-sur-Linotte. Les agriculteurs ont alors vidé le camion de son lait pour le donner aux éleveurs locaux, une mesure visant à nourrir les veaux selon plusieurs producteurs laitiers cités par l’Agence France-Presse (AFP).
Le principal objectif de cette action est d’inciter Lactalis à renouveler les discussions sur le prix de lait avec les fermiers, a déclaré Xavier Jarrot, propriétaire d’une laiterie en Velesmes (Haute-Saône) et membre de la FNPL (Fédération Nationale des Producteurs de Lait). Il s’est dit insatisfait de l’annonce de Lactalis d’un prix d’achat de 405 euros les 1 000 litres pour janvier et février, ajoutant 15 euros suite à des interventions similaires.
Jarrot conclut en pointant le fait que Lactalis, en tant que le principal acteur de la chaîne laitière, devrait montrer l’exemple en offrant un meilleur prix, au lieu d’utiliser tous les moyens pour éviter une rémunération équitable. Dans le département, la plupart des autres laiteries paient autour de 440 euros. Michaël Muhlematter, président de la FDPL du département, a également exprimé son regret face à cette situation, accusant Lactalis de "se comporter comme un seigneur", dictant ses propres conditions sans négociations possibles.
Le groupe Lactalis, dirigé par Emmanuel Besnier et ayant généré plus de 28 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022, est actuellement l’objet d’une enquête par le parquet national financier (PNF) pour fraude fiscale aggravée et blanchiment de fraude fiscale aggravée, pour une période allant de 2009 à 2020.
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