Située entre 1400 et 1920 mètres d’altitude dans la vallée de la Tinée, la station de ski Roubion-les-Buisses est frappée de plein fouet par le manque de neige. Le paysage y est plus évocateur du printemps que de l’hiver. Ce que l’on peut normalement attendre comme un manteau blanc à cette altitude a totalement disparu, remplacé par un mélange de roche et de boue gris et marron. Une situation inédite selon les locaux.
La station ne verra aucun skieur cet hiver, une première dans son histoire. Les huit remontées mécaniques resteront à l’arrêt. Les quelques flocons tombés mi-janvier n’ont pas suffi à redonner espoir à la station. Les températures anormalement élevées ont conduit à des précipitations sous forme de pluie plutôt que de neige. Des températures s’élevant à plus de 20 degrés ont même été enregistrées ces dernières semaines. Un phénomène difficile à appréhender, en particulier durant les vacances scolaires où l’activité touristique est à son comble.
La Cour des comptes a classé Roubion parmi les dix sites les plus vulnérables de France face au changement climatique. Cette station, l’une des moins chères du pays, reçoit chaque année une subvention publique de 600 000 euros pour le maintien de ses activités liées au ski. En plus de l’impact direct sur l’économie locale, cette situation met en avant l’urgence climatique et pose la question de la durabilité d’une économie basée sur le tourisme d’hiver.
Le maire de Roubion, Philip Bruno, plaide pour une diversification des activités, notamment en hiver. Bien que la station ait développé d’autres activités comme le VTT ou la randonnée, il n’a pas encore été trouvé d’équivalent au ski pour la saison hivernale. Pour le maire, c’est le signe que l’activité de ski est devenue aléatoire, voire imprévisible. La propriétaire du seul hôtel de la ville, elle, voit dans le réchauffement climatique une aubaine pour attirer plus de monde en été.
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