Alors que le sujet des hausses de salaire est au cœur des discours du président de la République et du premier ministre, les chiffres prévisionnels publiés le vendredi 9 février par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du Ministère du Travail indiquent une augmentation légèrement supérieure à l’inflation pour le quatrième trimestre 2023. C’est la seconde occurrence de cette tendance depuis la flambée de l’inflation en 2021.
Le salaire brut mensuel moyen des Français (hors primes et heures supplémentaires) a donc connu une augmentation de 0,3% au cours du trimestre, ce qui représente une hausse de 3,8% sur l’année complète. Parallèlement, le salaire horaire de base des ouvriers et employés a augmenté de 0,4%, soit +4,1% sur une année.
Bien que l’indice des prix à la consommation ait également observé une augmentation de 3,6% sur l’année dernière, ces chiffres illustrent une progression minime du pouvoir d’achat. Cependant, il est important de nuancer cette constatation, d’autant plus que l’indice de prix des aliments de l’INSEE a affiché une progressation de 7,2% entre décembre 2022 et décembre 2023.
Le centre Etudes & Data du groupe Alpha-Secafi qui a analysé 421 accords salariaux pour l’année 2024 dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, nous offre une vision plus concrète de la politique salariale à venir. Selon leur étude, cette dernière est « marquée par le recul des budgets d’augmentation, la baisse du recours aux augmentations générales et la pauvreté des mesures périphériques ».
Les attributions budgétaires pour les salaires sont en baisse pour 2024 (+3,5% en moyenne) comparé à 2023 (+4,6%). Cette baisse s’explique par un contexte économique en mutation : inflation décélérante, prévisions de croissance morose, augmentation des faillites d’entreprises et détente des tensions de recrutement. Selon Alice Rustique, du Groupe Alpha, "Toutes les mesures de soutien au pouvoir d’achat mises en place dans un contexte d’inflation exceptionnelle sont en train de s’essouffler. Pour les entreprises, cela ne semble plus être un sujet".
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