Expressions douteuses, imparables, obscènes ou simplement étranges, une promenade dans le centre-ville de Rennes ressemble maintenant à une tournée d’art de rue expérimental avec un commentaire social qu’on ne peut pas ignorer. Au cours du printemps dernier, pendant la protestation contre la réforme des retraites, les tagueurs ont pris le dessus, laissant leur marque sur presque tous les bâtiments et les boutiques de la capitale bretonne.
Le phénomène a généré beaucoup de travail pour les employés municipaux chargés de l’élimination des tags, qui ont effacé et nettoyé plus de 45 000 mètres carrés de surface marquée l’année précédente. Cyrille Morel, responsable municipal, confirme que le nombre a doublé ces cinq dernières années. Selon lui, les tags menaceurs, racistes ou incitant à la violence représentent un tiers du total et nécessitent une intervention rapide.
Non seulement les tags entraînent un effort humain considérable, mais ils coûtent également cher. L’année dernière, la ville de Rennes a dépensé un million d’euros pour éliminer les graffitis, contre 600 000 à 700 000 euros les années précédentes. Cela représente une part non négligeable du budget qui pourrait aller à d’autres initiatives communautaires, selon Morel.
C’est une lutte constante pour les deux employés qui parcourent la ville pour recenser les tags et alerter les dix autres qui sont chargés de les éliminer. Armés de pulvérisateurs ou de produits chimiques, ils constatent que les tags se propagent presque aussi rapidement qu’ils parviennent à les effacer. Malgré la lourde amende de 3 750 euros et la possible peine de travail d’intérêt général, les tags restent un défi quotidien pour ces agents.
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