Mardi 20 février a marqué une nouvelle journée de record de mobilisation dans l’agriculture polonaise avec plus de deux cents blocages de trafic à travers le pays. Longs convois de tracteurs ont engorgé les autoroutes, carrefours et centres villes, accentuant la pression sur les points de passage frontaliers. Les protestataires exigent désormais un "embargo complet" sur les produits agricoles et alimentaires en provenance d’Ukraine, et appellent au retrait de la Pologne du Pacte vert européen.
Les agriculteurs fustigent une hausse explosive de leurs coûts de production tandis que les silos et entrepôts sont pleins à craquer et que les prix chutent à des niveaux record. Ils prédisent un désastre pour les récoltes à venir. À la frontière avec l’Ukraine, à Medyka, les protestataires ont déversé plusieurs tonnes de grains ukrainiens sur les voies ferrées, entraînant une vive réaction de l’ambassadeur d’Ukraine en Pologne, Vasyl Zvarych.
Répondant à ces actes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky déplore une "érosion de solidarité" tandis que le ministre du développement polonais Krzysztof Hetman exprime son soutien aux manifestants. Le ministre ukrainien de l’agriculture, Mykola Solsky, menace à son tour d’imposer un embargo sur l’importation de produits alimentaires polonais.
Depuis septembre 2023, les tensions entre Kiev et Varsovie ne cessent de s’accroître après que la Commission européenne a refusé de renouveler l’embargo sur le grain ukrainien pour plusieurs pays dont la Pologne. Malgré l’opposition de Bruxelles, la Pologne a choisi de maintenir unilatéralement cet embargo, conduisant à une plainte ukrainienne devant l’Organisation mondiale du commerce.
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