Accommodées à partir de graines ou de nourriture pour animaux moulue, des galettes de pain brunâtres sont devenues le repas principal pour les habitants du nord de la bande de Gaza. Après quatre mois et demi de siège imposé par Israël, ces personnes n’ont d’autre choix que de consommer ces substituts de pain pour rester en vie. Comme l’explique Mohamed Siam, un infirmier travaillant pour Médecins sans frontières à l’hôpital Al-Shifa de Gaza, les stocks de farine blanche sont épuisés et les banques, toutes détruites, rendent impossible tout retrait d’argent.
Alors que l’approvisionnement en produits change sans cesse, les prix de ces derniers ont littéralement explosé. Dans cette région où résident encore près de 300 000 Palestiniens, selon les chiffres de l’ONU, un enfant sur six de moins de deux ans souffre de malnutrition aiguë, comme le rapporte le Programme alimentaire mondial.
Mohamed Siam constate que la famine commence à sévir dans la bande de Gaza, où les personnes âgées perdent leurs vies faute d’un apport suffisant en nutriments. Les habitants du camp de réfugiés de Jabaliya, au nord de la ville de Gaza, dépendent de n’importe quel type de graines et d’herbes pour leur survie. Mais surtout, souligne Caitlin Procter, chercheuse au Geneva Graduate Institute, ils ne mangent tout simplement pas, restant souvent plusieurs jours sans manger.
Malgré les discours internationaux et l’aide apportée, la situation reste dramatique, avec une aide souvent bloquée aux portes de l’enclave. Le Cogat, un organisme dépendant du ministère israélien de la défense et supervisant les activités civiles dans les territoires palestiniens occupés, rapporte que seulement 98 camions transportant de la nourriture, de l’eau, du matériel médical et des équipements, ainsi que quatre citernes de gaz, sont entrés en une journée pour subvenir aux besoins aux quelque 2,3 millions de Gazaouis.
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