L’histoire de Nicholas Winton est celle d’un homme ordinaire devenu un héros discret. Né en 1909 à Londres dans une famille d’origine juive convertie au christianisme anglican, Winton se destinait à une carrière tranquille dans la finance. Tout bascula en décembre 1938 lorsqu’un appel d’urgence le poussa à se rendre en Tchécoslovaquie, où d’innombrables réfugiés juifs fuyaient les terribles persécutions du régime nazi.
Surnommé le ’Schindler britannique’, Winton consacra ensuite ses efforts à l’organisation d’une opération de sauvetage d’enfants tchèques menacés par l’Holocauste. Depuis une chambre d’hôtel à Prague, il forgeait de faux passeports, collectait des fonds et persuadait les familles britanniques de prendre les enfants sous leur aile. Entre mars et août 1939, il réussit à affréter huit trains pour emmener 669 enfants en sécurité en Angleterre. Malheureusement, un neuvième convoi programmé le 1er septembre 1939 fut annulé à cause de l’invasion de la Pologne par l’Allemagne.
Malgré la magnitude de ses actes, Winton choisit le silence durant près de cinquante ans. Ce n’est qu’après la découverte fortuite de documents par son épouse dans leur grenier que son rôle crucial fut dévoilé, lors d’un passage émouvant dans l’émission britannique « That’s Life » en 1988. Face au public venu le rencontrer, Winton, désormais âgé de 79 ans, réalisa l’impact de sa mission de sauvetage.
La reconnaissance des actions de Nicholas Winton fut certes tardive, mais elle n’en fut que plus mémorable. Anobli par la reine Elizabeth II en 2003, il reçut de nombreuses distinctions honorifiques avant de s’éteindre paisiblement à l’âge de 106 ans, en 2015. L’héritage de Winton demeure intact, transmis par les récits des survivants qu’il a sauvés et immortalisé dans le biopic « Une vie », interprété par Anthony Hopkins, célébrant la puissance tranquille de cet héros méconnu.
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