Deux années se sont égrainées depuis que Ioulia Navalnaïa ne s’est pas réuni avec son conjoint, l’opposant russe Alexeï Navalny, lorsqu’elle s’est exprimée à Munich, immédiatement suite à l’annonce de son trépas en geôle, vendredi 16 février. Pleurant, celle qui était au côté de son conjoint tout au long de son combat déchirant contre le gouvernement russe a pris une profonde respiration, "Si c’est la vérité, je voudrais que tous ceux qui sont complices de Poutine, tout son entourage, son gouvernement, ses amis, soient conscients qu’ils seront punis pour ce qu’ils ont infligés à notre patrie, à ma famille et à mon mari", a-t-elle ajouté, sans pouvoir cacher son émotion.
Le lundi suivant, elle doit se rendre à une rencontre des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne. Malgré son chagrin immense, elle continue à soutenir activement le combat de son mari pour la liberté en Russie, devenant ainsi une personnalité publique influente dans le pays.
Malgré la sentence de prison de 19 ans prononcée contre lui et ses terrifiantes conditions de détention, Ioulia Navalnaïa gardait espoir. "J’espère et je crois que je verrai Alexeï libre. Rien n’est impossible quand on est amoureux", a-t-elle confié l’année précédente.
L’hypothèse de son implication politique était déjà envisagée par certains partisans d’Alexeï Navalny, avant même son emprisonnement. Elle est apparue comme un fer de lance potentiel pour l’opposition russe actuellement déstabilisée et exilée.
Quand Navalny était encore en prison, Ioulia Navalnaïa avait assuré qu’elle ne suivrait pas le chemin de Svetlana Tikhanovskaïa, qui est devenue le leader de l’opposition biélorusse lorsque son mari a été arrêté. Cependant, la future place politique d’Ioulia Navalnaïa semble inexorable. "Que Ioulia Navalnaïa le veuille ou non, elle devient une figure politique", affirme la politologue Tatiana Stanovaïa.
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